Pourquoi Israël s’acharne-t-il sur le chanteur palestinien Mohammed Assaf ?

Assaf

Le chanteur palestinien Mohammed Assaf – Photo: Chris Whiteoak via The National

Voici les raisons de la haine israélienne à l’égard du chanteur palestinien Mohammed Assaf.Le 16 octobre, Avi Dichter, député israélien du parti d’extrême-droite Likoud, a annoncé que le permis spécial d’Assaf pour entrer en Cisjordanie palestinienne sous occupation serait révoqué.

Assaf, originaire de Gaza, vit maintenant avec sa famille aux Émirats arabes unis. Il a atteint la célébrité en 2013, lorsqu’il a remporté le concours de chant « Arab Idol ». Sa chanson gagnante, « Raise your Keffiyeh », a représenté un rare moment d’unité entre toutes les communautés palestiniennes du monde entier. Alors que le public, les juges et des millions d’Arabes ont dansé avec lui lorsque Mohammed est monté sur scène à Beyrouth, la culture palestinienne a, une fois de plus, prouvé son importance en tant qu’outil politique incontournable.

Depuis lors, Mohammed a chanté sur tout ce qui est palestinien : de la Nakba – la perte catastrophique de la patrie palestinienne – à l’Intifada, en passant par la douleur de Gaza et tous les symboles culturels palestiniens qui existent.

Assaf est né et a grandi dans la bande de Gaza. Il y a vécu l’occupation militaire israélienne, plusieurs guerres meurtrières et, bien sûr, le siège en cours.

Ses deux parents sont des réfugiés, sa mère de Beit Daras et son père de Beir Saba’. La capacité du jeune homme à surmonter le douloureux héritage de sa famille, tout en restant attaché aux valeurs culturelles de sa société, mérite beaucoup de réflexion et d’éloges.

L’annonce par Dichter qu’Assaf ne pourrait pas retourner dans son pays d’origine n’est pas aussi surprenante qu’il n’y paraît. La guerre d’Israël contre la culture palestinienne est aussi ancienne qu’Israël lui-même.

Au cours des sept dernières décennies, Israël a prouvé sa capacité à vaincre les Palestiniens et des armées arabes entières. De plus, Israël, avec l’aide de ses bienfaiteurs occidentaux, a réussi à diviser les Palestiniens en groupes rivaux, tout en brisant tout semblant d’unité arabe sur la Palestine.

Même géographiquement, les Palestiniens étaient divisés et isolés en de nombreux recoins dans l’espoir que chaque collectif finirait par développer un ensemble différent d’aspirations basées sur des priorités politiques entièrement différentes. En conséquence, les Palestiniens se sont repliés dans la bande de Gaza assiégée, dans des zones de ségrégation en Cisjordanie, à Jérusalem-Est, dans des communautés économiquement marginalisées en Israël et dans la « shataat » – diaspora.

Même les Palestiniens de la diaspora, dont certains se sont réfugiés à plusieurs reprises, ont subsisté dans des environnements politiques sur lesquels ils n’exercent que très peu de contrôle. Les Palestiniens d’Irak, par exemple, se sont retrouvés en fuite au début de l’invasion américaine de ce pays en 2003. La même chose s’est produite au Liban auparavant , en Syrie plus tard, etc.

Les tentatives incessantes d’Israël pour détruire la Palestine, dans toutes ses représentations, sont passées de la sphère matérielle à la sphère virtuelle, poussant à censurer les voix palestiniennes sur les médias sociaux, supprimant la référence à la Palestine sur Google Maps et même dans les menus des compagnies aériennes.

Rien de tout cela n’était dû au hasard, bien sûr, car les dirigeants israéliens ont compris que la destruction de la Palestine réelle et tangible devait s’accompagner de la destruction de l’idée même de la Palestine – l’ensemble des valeurs culturelles et politiques qui donnent à la Palestine sa cohésion et sa continuité dans l’esprit de tous les Palestiniens, où qu’ils soient.

La culture étant fondée sur une myriade de formes d’expression, Israël a consacré beaucoup d’énergie et de ressources à l’élimination des expressions culturelles palestiniennes qui permettent à la Palestine d’exister malgré la division politique, la désunion arabe et la fragmentation géographique.

Il existe de nombreux exemples qui démontrent amplement l’obsession officielle d’Israël de vaincre la culture palestinienne. Comme si l’effacement physique de la culture palestinienne en 1948 ne suffisait pas, les responsables israéliens imaginent constamment de nouvelles façons d’effacer les symboles de la culture palestinienne et arabe qui restent en place.

En 2009, par exemple, le gouvernement israélien de droite a commencé à changer le nom de milliers de panneaux de signalisation routière de l’arabe à l’hébreu. En 2018, la loi sur l’État-nation, ouvertement raciste, a totalement dégradé le statut de la langue arabe.

Mais ces exemples ne sont guère que le début de la guerre israélienne visant à dégrader la culture palestinienne. Les fondateurs d’Israël étaient conscients du danger que représentait la culture palestinienne en termes de capacité à unifier le peuple palestinien, peu après le nettoyage ethnique de près de deux tiers de la population palestinienne de sa patrie historique.

Dans une lettre officielle envoyée au premier ministre de l’intérieur israélien, Yitzhak Gruenbaum, ce dernier a été chargé d’échanger les noms des villages et régions palestiniens nouvellement dépeuplés avec des noms hébraïques.

« Les noms conventionnels devraient être remplacés par de nouveaux … car, dans l’attente de voir se succéder nos jours comme par le passé et de vivre la vie d’un peuple sain et enraciné dans le sol de notre pays, nous devons commencer par l’hébraïsation fondamentale de la carte de notre pays », dit en partie la lettre.

Peu après, une commission gouvernementale a été constituée et chargée de rebaptiser tout ce qui est arabe palestinien.

Une autre lettre écrite en août 1957 par un fonctionnaire du ministère israélien des affaires étrangères exhortait le département israélien des antiquités à accélérer la destruction des maisons palestiniennes conquises pendant la Nakba. « Les ruines des villages et des quartiers arabes, ou les blocs d’immeubles vides depuis 1948, suscitent des associations pénibles qui causent des dommages politiques considérables », écrit-il. « Ils devraient être nettoyés ».

Pour Israël, effacer la Palestine et rayer le peuple palestinien de l’histoire de sa propre patrie a toujours été une entreprise stratégique.

Aujourd’hui encore, la machine israélienne officielle reste dédiée à la même mission coloniale que par le passé. L’accord signé en 2016 entre le gouvernement israélien et la plateforme de médias sociaux Facebook, pour mettre fin à l’ »incitation » palestinienne en ligne, s’inscrit dans cette même mission : faire taire la voix du peuple palestinien à tout prix.

La culture palestinienne a magnifiquement bien servi la lutte du peuple palestinien. Malgré l’occupation israélienne et l’apartheid, elle a donné aux Palestiniens un sentiment de continuité et de cohésion, les rattachant tous à un même sentiment d’identité collective, toujours centré sur la Palestine.

L’annonce faite par Israël d’interdire le retour d’un chanteur palestinien, afin de se produire devant d’autres Palestiniens sous occupation, n’est, d’un point de vue israélien, pas du tout scandaleuse. C’est une autre tentative de perturber le flux naturel de la culture palestinienne qui, malgré la perte de la Palestine elle-même, est aussi forte et aussi réelle qu’elle l’a toujours été.

Ramzy Baroud * Ramzy Baroud est journaliste, auteur et rédacteur en chef de Palestine Chronicle. Son dernier livre est «These Chains Will Be Broken: PalestiniaStories of Struggle and Defiance in Israeli Prisons» (Pluto Press). Baroud a un doctorat en études de la Palestine de l’Université d’Exeter et est chercheur associé au Centre Orfalea d’études mondiales et internationales, Université de Californie. Visitez son site web: www.ramzybaroud.net.

28 octobre 2020 – RamzyBaroud.net – Traduction : Chronique de Palestine – Lotfallah

LES FORCES D’OCCUPATION ISRAÉLIENNES ARRÊTENT MAHMOUD NAWAJAA, COORDINATEUR DE BDS, AU COURS D’UN RAID NOCTURNE

Par Palestinian BDS National Committee (BNC), le 30 juillet2020

Ramallah occupé, 30 juillet 2020 – À environ 3h30 du matin, des dizaines de soldats d’occupation israéliens, accompagnés d’au moins un chien, ont fait irruption au domicile de Mahmoud Nawajaa, le Coordinateur général du comité national palestinien de BDS (BNC), près de Ramallah, l’ont menotté, lui ont bandé les yeux et l’ont emmené loin de sa femme et de ses trois jeunes enfants.

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Procès anti-BDS : la Mairie de Montpellier ne craint pas le ridicule !

La Mairie de Montpellier perd son second procès contre BDS France Montpellier.

Photo : via al-Jazeera

Une manifestante pro-palestinienne soutenant la campagne BDS contre Israël, participe à une manifestation au Cap, en Afrique du Sud – Photo : via al-Jazeera

Une instrumentalisation de la justice à des fins politiques

En un quart d’heure l’audition était « pliée ». La juge qui avait déjà prononcé la relaxe lors du premier procès de la Mairie contre José-Luis a estimé, à juste titre, que déjà trop de temps avait été perdu.

Tout en respectant scrupuleusement la procédure elle a prononcé la relaxe : « Tapage nocturne à 19h39 au mois de juin à Montpellier, j’ai quand même vérifié les horaires de lever et coucher du soleil mais il faisait soleil. » Le commissaire représentant le ministère public n’a fait aucun commentaire ni posé aucune question au prévenu ni aux témoins, pressé lui aussi d’en finir.

Le prévenu et son avocat ont également abrégé leur défense tant il était évident que le tribunal avait conscience de l’instrumentalisation de la justice à des fins politique par la mairie de Montpellier…

Le harcèlement de BDS France Montpellier doit cesser !

L’affaire n’en coûtera pas moins de 1000€ environ pour BDS France Montpellier et beaucoup de temps perdu. Mais aussi un climat de stress permanent bien entretenu par la mairie de Montpellier qui depuis 2015 s’efforce – en vain ! – de chasser de la Comédie les drapeaux palestiniens, les panneaux d’informations, les diffusions de tracts et les explications et informations fournies par les militant.e.s BDS à l’occasion des nombreux stands.

En effet malgré les intimidations , les plaintes et PV, BDS France Montpellier a maintenu les stands jusqu’à ce que la police nationale, sur ordre du préfet, démonte et emporte le 7 mars chapiteau et deux tables (qu’ils refusent de rendre!).

C’est le second chapiteau mis hors service par la police. D’où les nouvelles formes d’intervention du comité pour maintenir la visibilité de la Palestine sous apartheid et sous pandémie pendant l’état d’urgence pseudo sanitaire en France.

Les prochaines échéances seront un test

Trois contraventions pour « bruit » ont été dressées par la police municipale : les 18 mai, 16 juin et 30 juin 2018. Nous avons refusé de payer les deux premières d’où les procès intentés – et perdus – par la Mairie.

Après deux procès perdus, la Mairie va -t-elle persévérer dans l’échec ou va t-elle renoncer au troisième procès en cours de procédure mais non encore annoncé ?

Le 16 mai dernier lors de notre première action de dé-confinement place de la Comédie, le préfet a envoyé sa police distribuer 6 contraventions de 4ème catégorie (135 €) aux militant.e.s BDS pour « participation à une manifestation interdite sur la voie publique ». Cette verbalisation relève du même tribunal de police que les précédents procès. Nous allons contester le motif de la verbalisation… La préfecture va t-elle tirer les leçons des précédents procès perdus ou foncer tête baissée dans le rouge du drapeau palestinien ?

C’est grâce à vous et à votre solidarité que nous continuons à porter la Palestine Place de la Comédie (et ailleurs) !

Merci à vous tous et vous toutes ! En 2015 pendant que la police tentait d’embarquer le stand (et à fini par casser l’armature), vous avez versé plus de 300€ au moment même de l’agression. Nous avons ainsi pu racheter un chapiteau. Le 7 mars dernier idem, pendant que la police démontait le stand et malgré le barrage de la police qui tentait d’isoler le stand, vous avez versé 174€ en quelques minutes. Les frais du premier procès ont été entièrement couverts par la collecte et la nouvelle collecte lancée le 21 mai dernier pour les frais du second procès a très bien démarré… Alors « on est là ! ».

Avec vous et grâce à vous, on ne lâche rien !

3 juin 2020 – BDSF34

Le GAZAVISION: c’était aussi à Montpellier place de la Comédie

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Chapiteau transformé en scène, avec drapeaux palestiniens en fond et en hauteur , grand panneau « GAZAVISION » et photos des 6 candidats au concours avec leurs noms, au-dessus de la banderole :  » Gaza we are with you », BDS France Montpellier en lien avec Gaza, a présenté aux passant.e.s et aux Gilets Jaunes le GAZAVISION.

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Les commerçants du Plan Cabanes-Figuerolles aiment la Palestine !

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Le commerçant appose l’affiche de boycott des dattes de l’apartheid israélien sur sa vitrine.

Accueil chaleureux des commerçants du Plan Cabanes-Figuerolles à l’égard de la douzaine de militants-tes BDS France Montpellier venus faire le tour des commerces pour s’assurer que le boycott des dattes de l’apartheid israélien était effectif.

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